Sommaire
Etat vitreux
Elaboration
Surfaçage
Lentilles sphériques
Lentilles epaisses
Frontofocomètre
Lentilles prismatiques
Bi et trifocaux
Antireflet
Acetate
Double or
Ecaille de tortue
Cuivre et titane
Monture en acetate
Meule abrasive
Optyl
Evaluation 12.2001
PLUS

LE TRAITEMENT ANTIREFLET

 I POSITION DU PROBLEME
 II PRINCIPE
 III EXECUTION
 IV MONO ET MULTICOUCHES
 V CONCLUSIONS

I POSITION DU PROBLEME
Le traitement antireflet a pour but d'augmenter la transmission et par conséquent le confort d'utilisation. Il supprime au maximum les reflets provenant de la réflexion de la lumière sur les dioptres d'une lentille. Il permet d'augmenter le contraste des images et participe au gain d'acuité. Les reflets peuvent provenir de lumières parasites venant de face (1). Peu génants pour le porteur, ils le sont plus pour la personne en face. Ils sont aussi produits par le dioptre arrière en provenance de luminosité derrière soi (2).Les derniers sont les reflets internes (3) , moins intenses que les reflets du dioptre postérieur, ils provoquent une gène fonctionnelle car ils entraînent un déboublement ressenti comme un voile, un manque de contraste.

Dans l'exemple ci-dessus, la lumière reflechie de la lampe parasitera la lumière provenant de la bougie et ne permettra plus la lecture d'un texte éclairée par la bougie. Un cas semblable pourrait se présenter pour un skieur sirotant un vin chaud à la terrasse d'une buvette d'altitude. Equipé avec des lentilles photochromiques foncées par le soleil, il ne peut pas écrire ses cartes postales car une luminosité trop importante provient de la montagne enneigée derrière lui. Il y aura tout interêt à diminuer ce flux parasite en traitant les lentilles sur les deux faces.Ce traitement permet d'augmenter la transmission d'un verre. Le contraste est accentué, ce qui permet d'améliorer l'acuité.

II PRINCIPE
Il consiste à créer sur chaque dioptre du verre un système interferentiel par dépot de couches minces de matériaux spécifiques d'indices différents (fluore de magnésium, dioxyde de titane, dioxyde de silicium ou autres oxydes métalliques). Ces couches permettent d'obtenir une lame quart d'onde mettant en opposition de phase la lumière réflechie, essentiellement pour des longueurs d'onde sensibles à l'œil et d'altérer les reflets pour les autres longueurs d'onde.

Pour que les ondes réfléchies soient éteintes, il faut que R1 et R2 soient en opposition de phase et qu'ils aient même amplitude. Pour parvenir à ce résultat, il faut satisfaire à deux conditions :

 e est l'épaisseur de la couche d'oxyde métallique à déposer, l la longueur d'onde à éteindre, n l'indice de l'oxyde à déposer, N l'indice du verre à traiter. Pour traiter un verre d'indice 1,523, l'oxyde métallique devrait avoir un indice n de Le matériau solide permettant une bonne adhérence d'indice le plus proche est le fluorure de magnésium d'indice 1,38.¨Pour une longueur d'onde de 5000Å, qui représente la plus grande sensibilité de l'oeil., l'épaisseur de la couche sera de   5000 /4x38   = 1000Å

III EXECUTION
Le procédé consiste à déposer sous vide (10-5 torr) des couches minces d'oxydes métalliques avec une précision de l'angström. Dans des enceintes hors poussières les lentilles sont d'abord nettoyées dans des chaînes de lavage puis séchées aux ultrasons Elles sont montées dans des supports qui entreront dans des cloches de traitement. Le vide est fait dans les cloches afin d'obtenir l'évaporation (sublimation) de l'oxyde à moins haute température. L'évaporation peut se faire par effet joule en chauffant l'oxyde ou à l'aide d'un canon à électrons. Il faut parfaitement contrôler la qualité et la mesure du vide, la vitesse d'évaporation et les épaisseurs de couches déposées. Ces épaisseurs doivent bien sur être uniformes.


CLOCHE A VIDE

IV MONO ET MULTICOUCHE
L'exemple précédent traitait sur une longueur d'onde. Si le traitement est encore efficace aux alentours de cette longueur d'onde, il l'est beaucoup moins quand on s'en éloigne. Si on en reste à un traitement monocouche, l'intensité de la lumière réfléchie, bien que plus faible que pour un verre non traité, se situe aux extrémités du spectre visible (bleu + rouge). Ce qui explique la couleur résiduelle mauve ou pourpre de ce traitement monocouche. Le traitement multicouche (à partir de deux) est obtenu par empilement successif d'oxydes métalliques créant des combinaisons de couches ¼ d'onde, ½ onde, ¼ d'onde. L'effet interférentiel obtenu limite les effets résiduels aux extrémités. La technicité permettrait de supprimer uniformément les reflets résiduels comme dans les traitements achromatiques. Cette performance est laissée au verre fort indice pour lesquels le traitement est obligatoire. Pour les autres verres, dans un but commercial et de séduction (Le Singe Nu D.Morris), on laisse un reflet résiduel qui varie selon les pays. On procède à une translation de la pointe de la courbe multicouche ci-dessous. En France le jaune-vert (Essilor) a été adopté (jusqu'à ce que la mode change). De plus le traitement multicouche fait passer de 4% en mono à 0,8% la perte de transmission par réflexion.
Remarque : Un même procédé par évaporation d'oxydes métalliques permet la coloration en surface des lentilles et d'effet de miroir.


VI CONCLUSIONS
Les détracteurs des verres antireflets reproche l'aspect sale de verre traité. Ce qui était vrai il y a quelques années l'est beaucoup moins aujourd'hui. L'apport en surface de couches neutres à base de composés fluorés (top coat) permet aux lentilles traitées d'être hydrophobes, oléophobes. La couche d'oxyde métallique présentait au début l'inconvénient de se fissurcr ce qui rendait rapidement le traitement inesthétique. Un vernis nano-composite chargé de 50% de billes minérales est maintenant déposé entre l'antireflet et la matière de base. Il agit comme un amortisseur. Lors de la vente préciser que ces lentilles demandent plus d'entretien. Ne jamais dire qu'elles sont plus salissantes ce qui engage de votre responsabilité. C'est parce que le verre est plus transparent que l'on remarque plus les traces de doigts ou autre. 30% seulement des équipements français bénéficient du traitement antireflet, alors que 70% de nos cousins germains en équipent leurs lunettes.