USINAGE DES MONTURES
EN ACETATE
I INTRODUCTION
Les
plaques ou bandes sont découpées en planches dont les
dimensions sont un peu supérieures à celles de la face.
Les machines et outils sont
différents suivant l'importance de la série à fabriquer.
Pour les petites séries, les prototypes et les montures sur mesure,
l'outillage est simple la fabrication est en grande partie manuelle à
partir de gabarits, et exécutée par des ouvriers qualifiés.
Pour les grandes séries, l'outillage était plus complexe
et plus coûteux, la reproduction des formes se faisait à
l'aide de gabarits épais sur des machines automatisées au
temps d'exécution rapide. De nos jours, les formes étudiées
à partir de logiciels sont transmises par ordinateur aux machines
outils. Cependant, certaines finitions restent manuelles (ébavurages,
habillage...).la chronologie de l'usinage d'une monture est la suivante
:
a) trépannage des formes intérieures des cercles droit et
gauche avec drageoirs et chanfreins
b) toupillage des contours extérieurs.
c) usinage de la face.
d) fraisage du nez.
e) fraisage du dégagement arrière.
f) montage des charnières.
g) méniscage.
h) ponçage, polissage, lustrage.
i) assemblage.
j) habillage.
k) fabrication des branches
II TREPANNAGE
Pour les petites séries, on façonne une matrice en matière
plastique à la forme des deux intérieurs et comportant des
pions de positionnement qui permettront le maintien en place de la plaque.
Les tétons de guidage sont mis en contact avec la matrice. Une
fraise solidaire des tétons usine la pièce à la forme
de la matrice, puis les drageoirs et chanfreins sont exécutés
à l'aide d'une autre fraise. Dans le cas de série plus importante,
la machine comporte un système d'approvisionnement automatique
et un système de reproduction appelée pantographe ou par
scanform piloté par ordinateur). La matrice en matière plastique
est fixée sur la machine. Deux types de fraises sont à considérer.
La fraise 1 comporte deux parties : la partie inférieure d'ébauche
et la partie supérieure de finition. La fraise 2 de mise en forme,
elle peut effectuer le perçage du matériau puis l'usinage
du drageoir et du chanfrein. Elles permettent l'usinage de l'intérieur
de la monture en une seule passe.
III TOUPILLAGE
Pour les petites séries, la matrice comporte deux jetons s'encastrant
dans les intérieurs préalablement usinés. Son contour
extérieur, correspond à la forme de la face. A l'aide de
fraise on exécute une passe d'ébauche suivie d'une passe
de finition. Pour les séries un peu plus importantes, on conserve
les jetons d'encastrement, mais la reproduction de la forme s'effectue
à l'aide d'un pantographe. De la même façon les finitions
de forme pour l'esthétisme et l'allégement de la face sont
exécutées. Citons, le fraisage de la partie supérieure,
de la courbure de la face, de l'arrondi des oreilles en vue du raccordement
des branches, le fraisage de la face avant et arrière du pont.
IV FRAISAGE DU NEZ
Le façonnage du nez est obtenu par copiage à l'aide d'une
fraise animée d'un mouvement oscillant et d'un mouvement de rotation.
La fraise est solidaire d'un palpeur qui suit un gabarit. Ce gabarit est
lui même animé d'un balancement dans un plan perpendiculaire
à l'axe de rotation de la fraise. Ces mouvements permettent d'usiner
le nez suivant ses trois angles caractéristiques (face, chasse,
crête).
V FRAISAGE DU DEGAGEMENT ARRIERE
Cette opération a pour but d'alléger la monture et de lui
donner des oreilles et des plaquettes. Une fraise suit les contours donnés
par une matrice pendant que la face est maintenue en place par un jeton
à la forme intérieure de la monture. Pour obtenir un nez
sur une monture, on procède parfois (rarement) par collage.
VI MONTAGE DES CHARNIERES
a) La charnière maintenue entre deux électrodes est chauffée
par passage d'un courant. La monture est placée au dessus et par
une action mécanique, s'enfonce peu à peu sur la charnière.
Ce moyen est lent et il se formera un bourrelet autour de la charnière
qui nécessitera une retouche.
b) La monture positionnée est maintenue en place grâce à
un jeton. Des ultrasons passent dans la monture qui se ramollit. La charnière
maintenue par une pince est enfoncée manuellement ou automatiquement
de façon progressive. Ce procédé rapide est appelé
shootage. Toutefois, n'omettons pas la méthode de fixation des
charnières par rivetage qui peut servir pour des réparations
de dépannage dans un magasin.
VII MENISCAGE
Placées sur un tapis roulant qui traverse un tunnel de chauffe,
les montures ramollies sont mises en forme sur des gabarits de méniscage.
A cette étape, les montures subissent un contrôle assez rigoureux.
VIII POLISSAGE
La méthode adoptée pour le polissage est la méthode
du tonneau. Il est précédé de la pose d'un capuchon
en plastique sur chaque charnière. Le tonneau a un volume hexagonal,
il tourne à la vitesse de 15 à 60 tours/minute. On y introduit
les montures, des petites bûchettes de buis ainsi que de la ponce.
Le frottement continu des bûchettes sur les montures en présence
d'abrasif léger permet le polissage sur toutes les faces des montures.
On prévoit quatre passes avec des abrasifs de plus en plus fin,
d'une durée de vingt quatre heures chacune. Les deux premières
passes sont des passes d'ébauche, la troisième de finition
et la dernière de brillantage. Pour cette dernière peu d'abrasif
est employé et les bûchettes peuvent être remplacée
en partie par des graines de céréales. La pâte à
poncer est constituée de grains fins d'origine volcanique et liés
par de l'huile. La pâte à polir est un abrasif léger
lié à la cire d'abeille où à la paraffine.
Profitons en pour rappeler qu'il ne faut polir une monture qu'après
l'avoir bien nettoyée afin de retirer les restes de pâtes
qui encrasseraient les polissoirs.
IX ASSEMBLAGE
Les branches usinées sont apportées sur les montures, vissées
aux charnières. Elles sont ajustées manuellement par fraisage
à la face pour obtenir une ouverture correcte. Les caractéristiques
de marque et de taille sont estampillées sur les branches ou sur
la face.
X HABILLAGE
la qualité de l'ajustage branche-monture est vérifiée
au niveau de l'inclinaison, de l'ouverture, de la fermeture, du plan de
la face, de la cambrure des spatules. L'intervention est manuelle à
l'aide de limes et de ventilettes (appelées chaufferettes lorsque
les hivers sont rigoureux).
XI FABRICATION DES BRANCHES
Un fabriquant de monture peut faire façonner ses branches par un
autre fabriquant possédant un outillage spécialisé.
Les branches sont usinées, telles les faces des montures, par reproduction
de calibre à l'aide de fraises profilées. Les premières
armatures étaient prises en sandwich entre deux moitiés
de branche que l'on collaient à l'acétone. De nos jours
c'est la technique du shootage qui est adoptée. La branche est
d'abord échauffée , puis refroidie à la périphérie.
On introduit l'armature, qui est chauffée, à l'aide d'un
piston.

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